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SHEIKH AMIN AL-DISHNAWI
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Sheikh Amin Al-Dishnawi lorsqu'il chante, aime à dramatiser son chant. Son visage se pare du masque d'un tragédien antique. Volontairement théâtral, il recherche l'harmonie par le déchirment, un déchirement qu'illustre sa voix brisée par une multitude de nuits blanches où comme un spectre incandescent, il use sa voix à scander des mots arrachés à un autre Islam. Cet islam de la rue, du village des gallabiyas et des chichas, cet islam dernier rempart à la poésie du peuple du Nil. Le "habibi" mythique de la chanson égyptienne devient dans sa bouche une incantation répétitive. Le souffle soufi vogue entre vie, mort, renaissance, espoir/désespoir. Il y a dans le chant de ce munshid, la notion de l'inachevé. A force de façonner un mot ou une rime. Sheikh Amin semble s'égarer lui-même dans un dédale qui fait de lui l'éternel pélerin de sa poésie. |