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Jeudi 21 juillet
au chateau de Flaux 22h

Askok PATHAK
Cythar,
musique indienne


Le Surbahar, étonnant et rarissime version basse du sitar, est apparu au début du 19è. Cependant, à l'écoute de la pureté sonore de ce luth imposant, on pourrait imaginer qu'il perdurait depuis des âges.
            

L'idée de son créateur, musicien de cour, ancêtre de Vilayar Khan était d'aborder l'élaboration des ragas en ayant à sa disposition le maximum de possibilités expressives pour faire mieux entendre les srutis, ces hauteurs de notes calibrées au micro-ton, qui donnent sa forme et sa plénitude aux ragas.
On compte sur les doigts les joueurs de surbahar qui se produisent en public et écouter les sonorités si ensorcelantes d'Ashok Pathak au surbahar est une expérience unique. On nage dans le Son... Outre l'incroyable talent de cet artiste étonnamment discret, cela s'explique : il appartient à une famille de musiciens qui a forgé sa propre école stylistique et lui a donné son propre nom : celui de la pathak Ghjarana.
On imagine difficilement qu'un tel instrument puisse exister : il faut l'entendre pour le croire, mais cela fait partie du génie organologique des luths indiens. La forme, le son et les possibilités si expressives du surbahar en font l'instrument de la solitude totale, celle qui oblige l'artiste, comme mis à nu, à tout ré-inventer. On pourrait le comparer aux pièces pour violoncelle seul de J.S. Bach et c'est tout dire ...


Ashok PATHAK, Surbahar (Inde du Nord)

Le Surbahar, étonnant et rarissime version basse du sitar, est apparu au début du XIXe siécle. Cependant, à l'écoute de la puissance et de la pureté sonore de ce luth imposant, on pourrait imaginer qu'il perdurait depuis des âges, comme la Rudra Veena jouée pour les Dhrupad anciens, dont Mohinuddin Dagar, déjà présenté au Théâtre de la Ville, fut le plus grand interprète. L'idée de son créateur, musicien de cour, ancêtre de Vilayat Khan (ceci n'a rien d'étonnant) était d'aborder l'élaboration des ragas en ayant à sa disposition le ximum de possibilités expressives pour faire au mieux entendre les srutis, ces hauteurs de notes calibrées au micro-ton, qui donnent sa forme et sa plénitude aux ragas. Pour cela, jouer dans le puissant registre des graves donne le relief nécessaire à une perception optimum des intervalles (comme l'a toujours fait Ravi Shankar sur les cordes basses de son sitar).
On compte sur les doigts les joueurs de surbahar qui se produisent en public. Certains sitaristes en jouent uniquement chez eux, pour pratiquer l'alap introductif, ce qui leur donne un excellent exercice musculaire des mains et les place dans un monde propice à la méditation sur le raga.
Ecouter les sonorités si enveloppantes et ensorcelantes d'Ashok Pathak au surbahar est une expérience unique. On nage dans le Son ... Outre l'incroyable talent de cet artiste étonnamment discret, cela s'explique : il appartient à une famille de musiciens qui a forgé sa propre école stylistique et lui a donné son propre nom : celui de la Pathak Gharana. Son père Balaram Pathak était un illustre joueur de surbahar et de sitar dont Radio France enregistra un microssillon.
On imagine difficilement qu'un tel instrument puisse exister : il faut l'entendre pour le croire, mais cela fait partie du génie organologique des luths indiens. La forme, le son et les possibilités si expressives du surbahar en font l'instrument de la solitude totale, celle qui oblige l'artiste, comme mis à nu, à tout réinventer. On pourrait le comparer aux pièces pour violoncelle seul de J.S. Bach, qui nous offrent les plus belles partitions du monde.

                                                                Christian Ledoux