dossier de presse 2006      

PROGRAMMATION 2006
11ème FESTIVAL << AUTRES RIVAGES >>
Musiques du monde en pays d'Uzès

    lien vers :     Edito    Rassegna   Mastana   Ozan   Carmona   Egschiglen        

 
EDITO 2006

20 ans déjà… Le 9 juillet 1986 naissait « L’Autobus », à partir d’une idée simple :
« Aller au devant des publics là où " les gens vivent ", et rendre la culture sous toutes ses formes accessible au plus grand nombre ».
Nous ne pouvions imaginer, ce jour là, le parcours extraordinaire que nous allions vivre durant deux décennies.
Parcours jalonné de près de 400 spectacles, 20 festivals, 300 000 spectateurs, des noms prestigieux de la scène internationale Nina Simone, Michel Pétrucciani, Hermeto Pascoal, Baden Powell, Tania Maria, Subramaniam mais aussi des émissaires de la spiritualité venus du monde entier, La Confrérie des Derviches Tourneurs de la Mosquée d’Alep, les Chants Soufi de Haute-Egypte avec Cheikh Ahmad Al Tuni, Faiz Ali Faiz, l’héritier de Nusrath Fateh Ali Khan, pour les chants Qawwali du Pakistan, les Danses Sacrées des Moines Bonpos du Tibet…

Nombreux sont ceux qui nous ont fait partager des moments d’émotions rares et certains parmi eux, nous ont même entrouvert, en quelques courts, trop courts instants, les portes du Sacré.
Une pensée aussi et surtout à chacun d’entre vous dont l’aide fût si précieuse durant toutes ces années.

Un grand merci à tous !

L’édition 2006 reste fidèle à cet esprit.
A nos yeux, le talent artistique n’est pas le seul critère pour qualifier un concert «d’exceptionnel». Il lui faut en plus une dimension autre, un supplément d’âme qui lui est propre.
C’est cela qui nous a incité à inviter, sur les scènes d’Autres Rivages,
    RASSEGNA (en Sarde rassemblement) pour leur message de paix,
    MASTANA pour le devoir de mémoire rendu aux poètes du nord de l’Inde,
    OZAN FIRAT pour la sensibilité retenue dans des chants d’exil emportés par les vents d'Anatolie,
    JUAN CARMONA tel l'enfant prodigue, pour l'hommage que les terres d’Uzès doivent rendre à son talent,
    et enfin EGSCHIGLEN pour la beauté indicible d’un peuple en harmonie avec le ciel et la terre.
Tous nous rappellent que demain loin des valeurs éphémères d’un tout technologique 21ème siècle, seuls, la fraternité des peuples et le respect de la planète composeront une symphonie dédiée à des lendemains qui chantent…

 


Samedi 15 juillet
au Jardin de la Péran Saint Siffret 22 h


Chants des Méditerranées
 
  Rassegna des voix venues des deux rives de la Méditerranée, aux accents forts et marqués, qui chantent en langues ensoleillées la tradition de leur pays. Avec Marseille comme port d'attache, la compagnie Rassegna invente depuis 2002 un carrefour de rencontres pour ces chanteurs et musiciens, habituellement solistes. Sous la direction artistique de Bruno Allary, elle accomplit des travaux de recherche, d'adaptation, d'arrangement et de composition autour du chant populaire en Méditerranée.




De ce rassemblement - rassegna en sarde - est né un spectacle sensible, enlevé et coloré, qui porte l’ambiance chaleureuse des rues de Marseille : les histoires se croisent, les chanteurs s’interpellent, les mélodies s’élèvent et se répondent, racontent l’amour et la tristesse, exhortent à la révolution, en arabe ou en italien, en occitan ou en corse ; lorsque les mots s’envolent en musique, ils parlent toujours au cœur de ceux qui les écoutent, même s’ils ignorent la langue qui les porte.

Bio courtes :
Bruno Allary : guitare et direction artistique Guitariste formé par des musiciens de Jazz et de flamenco, accompagnateur de nombreux chanteurs de Méditerranée, il est aujourd’hui le directeur artistique de la Cie Rassegna. « Plutôt enclin à faire moins que trop, il lève un paysage d'une note, souffle sur les braises andalouses avec noblesse et distinction... »
    P.L.Renou Chronicart.com
Yarmen : chant flamenco
Plongée très tôt dans le monde du Flamenco, elle possède une parfaite maîtrise du chant et une grande connaissance de cet art, ce qui l'a amenée à travailler auprès des plus grands guitaristes et danseurs de ce style, en France comme à l’étranger.
Georges Mas : chant grec et clarinette
Spécialiste des musiques grecques, clarinettiste, chanteur, il est le fondateur du groupe Panselinos. Il a également participé à la création du groupe Boukovo (2 albums enregistrés), et demeure l’un des meilleurs interprètes des musiques des balkans.
Maxime Merlandi : chant corse
Après avoir travaillé jusqu’en 1987 au sein du groupe A Filetta, il fonde Giramundu avec lequel il enregistre deux albums et se produit sur de nombreuses scènes. Aujourd’hui, avec sa nouvelle formation, Barbara Furtuna, il renoue avec la plus pure tradition des chants polyphoniques corses.

Selim Allal
Natif d’Oran (capitale du Raï), il est présent depuis son arrivée en France sur les scènes de nombreux festivals nationaux. Sa maîtrise du chant et du mandole le placent au premier plan des artistes « raï » marseillais, et font de lui un interprète très respecté de la chanson oranaise d’aujourd’hui.
Fouad DIDI : chant et violon arabo-andalou
Philippe Guiraud : basse
Bassiste méridional, il s’enrichit du métissage musical qu’on rencontre à Marseille et se spécialise dans la musique latine avec Beuza Banda nova (Brésil), Barrio Chino (rumba catalane), Zumbao (Latin-jazz), Zumbadera (projet franco-vénézuélien) ou El Sikameya (arabo-andalou).

Tony Grisostomi : percussions
Formé à l’étude des percussions afro-caribéennes lors de différents voyages à Cuba, il élargit son style de jeu au sein de groupes comme Barrio Chino ou auprès d’artistes comme Raul Pàz. Aujourd’hui, sa polyvalence et sa précision rythmique apportent une énergie communicative au sein de Rassegna.
Cesare MATTINA : chant d’Italie du Sud





Vendredi 21 juillet
à St Quentin La Poterie 22h

Mastana,
Chants Qawwali du Rajasthan


  Mastana vient du Rajasthan, terre de naissance du qawwali, désert propice à la mystique et au recueillement, pays de magie où les saints d’hier comme d’aujourd’hui sont vénérés et chantés. Comme tous les qawwals d’Inde et du Pakistan, Mastana a été très largement influencé par cette étoile venue du firmament, ce grand maître que fut le regretté Ustad Nusrat Fateh Ali Khan. Et jamais Mastana ne chante sans lui rendre hommage en reprenant un de ses qawwali.

  Toutefois, durant cette tournée, Mastana présentera essentiellement des louanges à Hadji Baba, le saint enterré et vénéré à la Dargah Hajam Shakar War de Chirawa, l’un des grands lieux de pélérinage du Rajasthan (pour les musulmans, comme pour les personnes d’autres confessions).
  Ces qawwali, chantés depuis des siècles autour de ce sanctuaire, ont été retravaillé par Ishak Ali Kawa et son groupe afin de rendre les mélodies aussi douces à l’oreille que les mots le sont pour celui qui comprend cette poésie.
  On ne se précipite pas. Dans la retenue, on se laisse caresser et bercer. L’énergie et la danse viendront s’emparer de l’esprit et du corps, subtilement, mais certainement…

  Le qawwali :
    Apparu au XII° siècle, le Qawwali est une des musiques sacrées des soufis du sous-continent indien, adeptes de l’une des voies mystiques de l’Islam. Outre un profond respect des commandements de l’Islam, le soufisme se caractérise par une grande dévotion intérieur, un profond travail sur soi et une vision d’amour de Dieu et du monde. Chanté à l’origine pour transmettre le message du prophète Muhammad en terre hindoue, le qawwali, avec des poèmes parfois vieux de plusieurs siècles, glorifie l’Amour de Dieu, de la Beauté et de l’ Unicité. D’origine perse ou indienne, leur lecture, comme pour beaucoup de textes mystiques, peut se faire à plusieurs niveaux, du profane au religieux ou au spirituel.
  Traditionnellement le qawwali se chante près des mausolées de saints soufis, comme Baba Hazrat Muin UD Din Chisthi à la Dargah Sharif Khawaja Garib Nawaz d’Ajmer (Rajasthan) l’un des lieux les plus sacrés de l’Islam indo-pakistanais où se déroule tous les ansun festival rassemblant un demi-million de personnes. Musulmans, bien entendu, mais aussi Sikhs, Chrétiens, Hindous, Jaïns…Le qawwali est effectivement une musique très ouverte et son message est loin d’être destiné à la seule communauté religieuse. Il est notamment chanté dans les temples non-musulmans. On y loue Dieu et ses saints, mais aussi les grands poètes et musiciens perses ou indiens.
Découvert en Occident au cours des années 1980 et 1990 avec les Sabri Brothers et Ustad Nusrat Fateh Ali Khan, le qawwali a séduit aussi bien le public de la musique classique occidentale, que celui du rock, du jazz ou de la musique électronique Nusrat Fateh Ali Khan a été souvent été remixé , notamment par des DJ’s anglais). En Inde, au Pakistan ou au Bangladesh, le qawwali est un style très populaire que le cinéma (style Bollywood) a souvent utilisé.

  Ishak Ali Kawa, le directeur artistique :
Né à Jaïpur en 1970, Ishak Ali Kawa est issu d’une famille où la musique se transmet de père en fils depuis de nombreuses générations. Une famille longtemps attachée au dhrupad (style très ancien de la musique classique d’Inde du Nord) notamment avec Ustad Molabagas Daosi, l’une des plus grandes voix de sa génération, réputé dans l’Inde entière. Récemment sa lignée s’est tournée vers le khayal (style plus récent et ornementé de musique classique) avec le père d’Ishak Ali, Ustad Abdul Gafoor Kawa, lorsque celui-ci devint le disciple du génial, mythique chanteur et théoricien, Ustad Amir Khan, l’une des plus grande voix que l’Inde est connue.
C’est donc sous la houlette de son père qu’Ishak a commencé dès son plus jeune âge l’apprentissage des tablas et du chant. Après cinq années d’études, il décide de s’initier au sitar, instrument qu’il utilise le plus souvent pour épanouir ses talents musicaux. Il fut d’ailleurs repéré et honoré par les maîtres de la tradition, dès son adolescence obtenant les premiers prix de la Rajasthan Sangit Natak Academy de Jodhpur et du Sunur Sursadak de la Darsak Sanstan Association de Jaïpur.
Depuis le décès de son père en 1998, Ishak Ali Kawa est devenu le disciple du grand Ustad Shahid Parvez. Par lui, Ishak se rattache à l’Itawa Gharana (Ecole d’Itawa). Depuis une dizaines d’années, de théatres, Scènes Nationales en festivals de musique traditionnelle, classique, jazz ou rock, le sitar du jeune maître s’est fait entendre autant en Inde que sur les scènes de France (métropole, Réunion, Guadeloupe), Italie, Belgique, Allemagne, Hollande, Suisse, Espagne ou Tunisie.
Quant au qawwali, Ishak a appris les subtilités et les spécificités de cet art au sanctuaire d’ un grands saints vénérés au Rajasthan, la Dargah Hajam Shakar War de Chirawa. Mastana consacre d’ailleurs deux chansons à ce saint, communément appelé Hadji Baba. Ishak a, depuis son enfance, également fréquenté régulièrement la Dargah Sharif Maulana Jah Ud Din de Jaïpur et la Dargah Sharif Khawaja Garib Nawaz d’Ajmer.
Bien que profondément ancré dans la tradition classique hindoustanie, Ishak Ali est un artiste qui aime à voyager à la croisée des chemins et des cultures. Dès 1994 il a enregistré un album de rencontre « Harpe et Sitar ». En 1996 et 1998, on le retrouve sur les disques du groupe angevin Lo’Jo. En 1999, il accompagne le chanteur de variété Dany Brillant, en 2002 il participe à la création hip-hop world du jeune Kwal. En 2001 sort son premier album de sitar solo (Playasound), puis en 2003 le premier album de Mastana.




Dimanche 23 juillet
à Sanilhac/Sagriès 22h

OZAN FIRAT

  Ozan veut simplement dire "troubadour".
En Turquie, cela ne se porte pas comme un nouveau prénom, mais comme un titre.
On le fait suivre généralement d'un nom tel que "le Sage", "le Guide", "le Faucon"... Ozan Firat a choisi le nom du fleuve qui passe près de son village: l'Euphrate.

Sa voix est un paysage musical; on retrouve en l'entendant les vastes étendues jaunes du plateau anatolien, les fleurs des alpages, les villages enfouis sous les peupliers, les tourbillons de poussière. Un paysage musical poignant qui n'admet que le silence. Mais il y a dans cette voix aussi, traversant tous ces textes, la nostalgie de l'exilé qui vit difficilement à Ankara, Istanbul, Berlin ou Paris, loin de l'air du Pays natal.
  0zan Firat, originaire d'un village de la région de Sivas, a dû quitter l'école très tôt pour garder les troupeaux de son père. C'est pour se donner du courage et éloigner les ours, raconte-t-il, qu'il faisait entendre sa voix à longueur de journée. C'est en écoutant son grand-frère, Ozan lui aussi, qu'il est d'abord initié à la musique et le père a vendu une arme pour lui acheter un saz, le luth traditionnel à long manche.
  Sa place n'était pas au village. A quatorze ans, il a dû aller gagner sa vie comme 'aide serveur' dans un cabaret d'Ankara. Il n'a aucune peine à y vivre à la lisière des milieux musicaux, et se fait remarquer par des musiciens pour sa voix (qui, dit-il, faisait pleurer son maître d'école); il réussit à se faire embaucher dans un cabaret et vivra désormais, durement, de la musique.
  Nous sommes dans les années 70. La Turquie est dans une phase très troublée; les affrontements entre extrémistes sont violents, dangereux. Ozan a de plus en plus de mal à exercer son métier. C'est à la suite d'une dangereuse bagarre qu'il décide de se rendre en Europe, où, pendant longtemps, il partage sa vie entre des emplois d'ouvrier dans le Nord-Est de la France, ou de chanteur dans un restaurant turc de Paris. L'élément le plus déterminant dans sa vie et dans son art est peut-être son appartenance alévie. Les alévis, d'obédience chiite, pratiquent un islam très ouvert particulier à l'Anatolie; ils ne fréquentent pas la mosquée et accordent plus d'importance à la clarté du cceur qu'au rite; se définissant avant tout comme humanistes, ils ont soutenu Atatürk dans son entreprise de modernisation, de laïcisation et d'émancipation de la femme, mais sont porteurs d'une culture très ancienne. Ils sont fortement méprisés par la majorité sunnite qui ne les considère même pas comme des musulmans.
  La musique tient une très grande place dans leurs rites d'initiation et dans la transmission de la geste des martyrs et des saints. L'alévisme est donc une pépinière d'ozarr, de troubadours, qui s'accompagnent presque toujours au saz (ou baglanra), leur instrument emblême, plus rarement à la vièle (kanrantchê). Tous ceux qui le peuvent, célèbres ou mendiants, se retrouvent au mois d'août au pélerinage de Hacibektas et chantent la geste alévie dans les rues du village ou dans les chaumes avoisinants.
  Ozan Firat se reconnait de culture alévie. Il dit avoir ressenti tout au long de sa vie un rejet, une exclusion, une impression d'être sans cesse montré du doigt. Mais il hérite aussi d'une tradition musicale et d'une mémoire collective pétrie de rejet du pouvoir, et de souvenirs de persécutions. Cette mémoire est riche de textes transmis de génération en génération, comme ceux du grand poète Pir Sultan Abdal (XVI° siècle) qui fait toujours partie du répertoire des ozan alévis. Ces textes sont écrits dans une langue très imagée, aux mots souvents recherchés; ils peuvent avoir un sens religieux ésotérique et parfois un sens politique caché: "Celui qui trouve une alilânde n'attache pas d'importance à sa coque", dit un proverbe.
Cette pratique du double sens a beaucoup servi aux ozan de toutes les époques, des vers tels que:
        j'ai cru qu'un platane millénaire ne pouvait s'abattre,
        Pourtant un jour une pichenette suffira.

peuvent être chargés d'un sens subversif. L'art des ozan est souvent mêlé à la politique et il est rare, en Turquie ou dans la diaspora européenne, qu'un meeting se tienne sans le concours d'un troubadour.
Mais si la révolte confère parfois un ton rageur au chant d'Ozan Firat, l'exil, la nostalgie lui donne ses accents bouleversants. Les chants d'exil (gurbet) sont une tradition ancienne en Turquie, revivifiée par la vague d'immigration actuelle. Ils se chargent d'une émotion presque insoutenable lorsqu'ils sont chantés en Europe. Le public turc ne supporte pas longtemps la densité des chants d`exil d'Ozan Firat, qui préfère, en concert, les alterner avec des chansons légères, des airs de danse, pour rompre la tension qui monte pendant ces plaintes (dert) où la voix semble devoir se casser.
Même s'il est un virtuose du Saz, l'Ozan est avant tout un chanteur. La technique d'accompagnement d'Ozan Firat est très fine et toute au service de sa voix: une courte introduction instrumentale annonce la mélodie; le rythme est frappé avec le majeur de la main droite sur la table de l'instrument; lorsque Ozan Firat s'apprête à chanter, il se concentre, ferme les yeux et quand sa voix se fait entendre, le jeu instrumental devient plus discret. Il se contente de souligner la mélodie en pinçant discètement les cordes de son saz, tant il se donne à son chant.
Lorsqu'il se livre à l'uzun hava (les mélismes du "chant long"), il n'est plus en contact avec l'extérieur. Les muscles et les veines de son cou se tendent, le texte est rapidement déclamé plutôt que chanté, puis la voix s'étire en vibrant jusqu'à épuisement du souffle sur une seule syllabe, pour terminer, à la limite des réserves d'air, sur les derniers mots du vers. Le rythme s'efface, la musique n'est plus mesurée que par la longueur du souffle. La tension se communique au spectateur, coupée plus ou moins longtemps par le saz qui paraphrase en écho, souvent à l'octave, les dernières notes du chant.


ABBAS BAKHTIARI est né en 1957 à Bandar Shahpour, dans une famille Lor établie sur les rives du Golfe persique. Il a été initié dès son enfance à la musique traditionnelle par son père (Javad Bakhtiari), maître de la flûte Ney et de la zorna (bombarde).
Maître Hamdawi lui a également enseigné le zarb.

Installé à Paris depuis 1983, il a continué à affiner sa connaissance de la musique savante persane en suivant les cours de chant du Maître Hossein Omoumi, virtuose du Ney.

II a poursuivi sa formation de chant classique avec le chanteur soufi d'origine kurde Shahram Nâzeri et l'a accompagné lors de nombreux festivals internationaux.
Il a également accompagné d'autres musiciens de renom comme Sheykh Ahmad Al Touny, chanteur soufi Egyptien, Tomatito guitariste espagnol et de nombreux ensembles de musique français, brésilien, kurde...
Depuis 1990 il pratique le daf, dont il a acquis seule la pratique et dispense des cours de cette percussion à Paris au Centre Culturel Pouya dont il est le responsable.
Abbas Bakhtiari est présent dans plusieurs enregistrements avec des musiciens iraniens mais aussi Arméniens (le CD « YERSOU » dans lesquels il joue des 3 percussions daf, tonbak et dohol), Français, Egyptiens et Espagnols .
Son autre CD de musique mystique kurde a été enregistré grâce à la Maison des Cultures Du Monde et soutenu financièrement par le Ministère de la Culture; il était accompagné d'Ali Akbar Moradi au tanbour, et Kourosh Moradi au tonbak et daf.
Dans le dernier CD du célèbre chanteur de la pop iranienne Dariush,( qui chante les poèmes de la poétesse non moins célèbre Simin Behbahani) Abbas Bakhtiari était à la percussion.
ABBAS BAKHTIARI a composé la musique du CD « Mastan » (musique légendaire et mystique iranienne) actuellement en vente.
Pour la composition, il s'est inspiré de la tradition, de la philosophie et de la culture du peuple kurde résidant en Iran.
ABBAS BAKHTIARI trouve également son inspiration dans les années d'exil et c'est dans le cadre de ses créations musicales qu'il exprime le mieux la nostalgie de la terre natale.
Son dernier CD « Divan-e Raghs » (Livre de danse) sera en vente en 2004. Il a aussi enregistré des DVDs. Il collabore beaucoup avec la Maison Des Cultures du Monde.

Le daf : définition, origine, usages




Jeudi 27 juillet
à Arpaillargues 22h

Juan CARMONA,
Flamenco Progresivo


  Les doigts du ciel…
Ouverture et Passion … Juan Carmona n’est pas seulement le virtuose que l’on connaît. Son génie musical ne serait rien sans cette disponibilité d’esprit et de cœur qui caractérise les plus grands. Yehudi Menuhin à l’époque ne s’y était pas trompé.
  Sans doute, son ascendance gitane, (apparentée à l’illustre dynastie des Habichuelas de Grenade) l’a-t-elle nourri de ce nomadisme d’esprit qui enrichit une vie. Juan Carmona va donc conquérir l’élite flamenca jusqu’en son fief andalou, à Jerez de la Frontera, berceau du flamenco. Abreuvé à sa source, il accompagne les plus grands chanteurs et danseurs tel que Agujetas, Terremoto, Duquende, A.Canales, J.Grillo…
  A son retour en France, Juan Carmona crée sa propre formation : Juan Carmona Grupo.
Jouant avec les dichotomies, sa musique oscille entre les mélodies nouvelles aux influences jazzy et classiques et les échos ancestraux des Palos traditionnels. Ses compositions sont uniques parce qu’elles sont profondément libres, audacieuses, en perpétuel mouvement.
Juan Carmona a les doigts crochés dans les nuages mais son cœur, ses racines sont inexorablement rivés à la terre andalouse de ses ancêtres dont il a su conserver l’épaisseur du mystère et la grandeur de l’amour. Une âme nourrie de passion, arrosée de tous les fleuves du monde.
(extrait de la revue Art Sud – Marc Roudier)

  Outre une carrière déjà exceptionnelle, Juan Carmona peut se targuer d’un parcours incroyablement riche d’expérimentations en tous genres, en témoignent ses rencontres multiples avec les cultures du monde (Matlubeth, Chano Dominguez, Subramaniam, Trilok Gurtu, Juan José Mossalini …) et le jazz ( Biréli Lagrène, Larry Corriel, Sylvain Luc, Daniel Kramer ...)
  Après avoir sillonné le monde avec ses musiciens, collectionné de nombreuses distinctions discographiques (Latin Grammy Award, Choc du Monde de la Musique …) et de nombreux prix (Prix Paco de Lucia, Prix Villa Médicis …), l’artiste a relevé un nouveau défi musical : composer une œuvre profondément flamenca pour orchestre classique. Cette nouvelle création Sinfonia Flamenca a déjà été interprétée par divers orchestres français et étrangers (Russian Philarmony, Bulgarian Symphony orchestra, Orchestre de l’Opéra de Marseille, Orchestre de Basse Normandie …).
« C'est par un solo de guitare qu'il vous accueille. Puis le groupe se forme. Le violon rétorque, le tempo s'accélère, la voix se pose sur les notes, le danseur lui répond. Une émotion vous parcourt. Et la course effrénée prend soudain la pause, comme pour mieux repartir, sucrée, langoureuse, enivrante, tourbillonnante ou saccadée, insatiable…. »         La Montagne



His name is Carmona, like his distant cousins of the Habichuelas dynasty of Granada, all guitarists. In 1963, one year after the exile, he was born in Lyons, France.
Juan Carmona was barely 10 when his father gave him his first guitar. His virtuosity became quickly apparent to professional musicians and was only a matter of time before he began gathering inter¬national acclaim.
Juan Carmona soon felt the urge to return to the land of' his ancestors, to go back to his roots and imbibe again at the family spring - Jerez de la Frontera in Andalusia - with a personal challenge: to revive recognition of the originality of his art in the town considered as the cradle of flamenco. And the wager was won: for more than eight years, he rubbed elbows with and accompanied the greatest names in flamenco, all the while immersing himself in their talents: singers Agujetas, Duquende, Antonio Canales.
In 1988, he was awarded first prize in the Jerez de la Frontera International Competition, and was a finalist in the Union and Cordoba Guitar Competition. In 1989, he obtained a diploma from the Jerez Flamenco Foundation, awarded by guitarist Manolo Sanlucar. In 1990. he won the Villa Médicis Hors Les Murs award, the Don Antonio Chacon trophy awarded by his “pena flamenca", and in 1992 the Lavoisier award. Finally, in 1994, he achieved the ultimate laureate: first prize in the Madrid de Paco de Lucia Competition.
Besides his many concert achievements, awards and relationships in the guitar world, this French-¬born gipsy can add a further distinction: permanent triumph in Spain. particularly in Andalusia where he has created upheaval in the world of flamenco. His stay in Spain gave birth to his recording “Borboreo" in tribute to the city of Jerez, under the artistic direction of Isidro Munoz.
Since his return to France in 1996, Juan Carmona has known an endless series of recordings and concert engagements. After working with a fabulous stream of musicians representing a wide range of musical genres: Biréli Lagrène; Larry Corriel to name just a few in the area of jazz: Subramanian and the Chemirani family in Indian and Iranian music: singer Matlubeth (Uzbekista); and participation in numerous film scores, (La belle Histoire, Cuisines et Dépendances, ,Sables Mouvants), Juan Carmona set up his own group: Juan Carmona Grupo. staging shows throughout France and abroad, forging himself an international musical career: USA, Germany, Italy, England, Morocco, Switzerland, Portugal, in addition to performances in major music festivals such as Midern (96) and Womex (97). A program was devoted to him on the Franco-German channel Arte in October 1998, presented by the maestro Lord Yehudi Menuhin, who considered Carmona to be an outstanding guitarist.
More recently: the guitarist has composed a new creation Sinfonia flamenco, performed by different orchestras (Russian Philarmony, Bulgarian Symphony Orchestra, the Symphony Orchestra, of the Marseillc Opera...) and the Juan Carmona Grupo.
Juan Carmona has proven to be one of the most creative guitarists of the new flamenco generation. The performer has a surprising, moving quality: Somewhere between profound awareness of musical genres, traditional styles and a devastating modernity, Carmona stands as an innovator.




Dimanche 30 juillet au chateau de Flaux 22h

Chants Khöömie de Mongolie
EGSCHIGLEN


« belle mélodie »   a été fondé en 1991, par quatre étudiants du conservatoire d'Ulaanbaatar. Dès le début, le groupe se concentre sur la musique contemporaine Mongole, tout en explorant les arts musicaux populaires d’Asie centrale.
  Aujourd’hui les sept musiciens mongols se remarquent par la virtuosité de leur musique. Celle-ci prend la forme d’acrobaties vocales : le Khöömie, émission simultanée d’un bourdon et de sons harmoniques, le khailakh récitatif, ou encore le mélodieux Duulakh. Elle se caractérise également par des recherches sur le langage sonore de la vielle cheval Morin khuur, de la cithare trapézoïdale Yootchin et du luth à deux cordes Tobshuur. En aucun cas EGSCHIGLEN n’est poussé par l’urgence de la modernité, il évite toute hybridation mondialiste. Le groupe joue avec les transpositions mélodiques et développe une musique lumineuse mêlant fredons étranges, muettes gutturales et digressions pentatoniques.
  La musique et les danses d'EGSCHIGLEN sont fortement marquées par l’univers poétique des nomades mongoles et les traditions chamanes. Elles nous transmettent l'harmonie d’un peuple vivant en accord avec la nature et ses cinq bijoux « les chevaux, les chameaux, le bétail, les moutons et les chèvres. »
  Et si les sonorités mongoles semblent étranges et mystérieuses pour des oreilles occidentales. En particulier les chants Khöömie… Comment imaginer qu'une voix peut produire de telles aigues et graves en même temps ? EGSCHIGLEN exprime des sentiments humains de base : amour, douleur et gratitude. Sa musique nous est donc aussi familière. Elle nous rappelle qu’au delà de toutes les différences culturelles, certains éléments sont communs à l’existence humaine.