Nous gardons le souvenir d’une année 2016 blessée d’une ombre à l’âme par un 14 juillet synonyme d’une folie meurtrière inacceptable.
Ces derniers mois, face à cette horreur, le repli sur soi, la colère, la xénophobie, l’ostracisme et le cortège des discriminations se sont amplifiés nourissant ainsi la montée des populismes.
Or, en aucun cas, nous ne devons céder aux trompettes de la division et ne jamais omettre que la culture dans nos terres fait de la diversité l’unité.
A l’encontre du tout sécuritaire, indispensable réponse à la peur légitime, il est urgent d’y ajouter d’autres formes de lutte telles que la pédagogie, l’accès à la connaissance.
Dire, témoigner, écouter, apprendre, découvrir fertilisent les résistances contre l’obscurantisme qui contamine aujourd’hui - peut être plus encore demain - toutes les couches de nos démocraties.
En ces temps sombres et graves que nous traversons, attentivement, obstinément, nous avons à veiller à préserver les lieux de partage, d’échange et de réconciliation pour la simple raison qu’ils entrouvrent des interstices qui laissent passer quelques traits de lumière.
Autres Rivages est un de ces lieux.
Une oasis de vie qui invite à penser les frontières sensibles à l’instar d’un épiderme dont les pores absorbent de l’oxygène et exhalent des odeurs.
Image d’une liberté chamarrée aux couleurs du monde, toujours fragile et précaire, que cette édition continue à afficher sachant chaque jour que la violence sans cesse tentera de la déchirer.
Mais, éternel, l’art progressera dans une splendide tentative de franchir ces murs pour atteindre enfin d’autres latitudes apaisées et pétries d’étincelles.
