AUTRES RIVAGES

PROGRAMMATION de 1999 à 2020   ou le but de "Autres Rivages"



Engendrer une action culturelle, vivante, contemporaine

mais aussi populaire a été notre désir depuis la création de notre association

Dans "Autres Rivages" l'esprit d'ensemble est d'agir, en territorialisant l'événement sur 6 à 8 communes,

en accordant découverte des musiques du monde et une ré-interprétation personnalisée du lieu

ou du site investi à l'occasion de la manifestation :

En résumé, la mise en valeur du lieu ou site investi fait partie intégrante des spectacles présentés.

Les années depuis 1999 ont précisé une approche pédagogique des musiques du monde proposées

avec l’édition d’un recueil de textes illustré et la création du site internet.






interview C. F.    

AUTRES RIVAGES se reflètent dans ces pensées :







2020 :

6 escales, 6 nuits, 7 concerts à la rencontre de musiciens d’exception, d’instants précieux dans des sites choisis, jardins, places, cours de châteaux à Uzès et autour dans sa couronne les villages respirant l’air si chaud de l’été de notre sud. Nous étions si heureux de vous annoncer le programme de cette 25e édition d’un festival qui, est devenu au fil des ans un des lieux de rencontre estival prisé des aficionados chasseurs de singulier.

Nous avons recherché à maintes reprises des solutions pour organiser cette manifestation itinérante tenant compte des contraintes et des incertitudes qui ont déjà eu raison des festivals d’été. Diviser notre jauge par 2, 3 ou 10, remplacer les artistes internationaux, préserver l’équipe technique, respecter des mesures de distanciation... Chaque scénario s’est opposé à des obstacles qui sont rapidement apparus insurmontables.

Autres Rivages festival modeste par sa taille mais grand dans sa volonté d’ouverture au monde, à l’Autre, demeure plus que jamais à l’écoute de la planète. De sa diversité, de ses visages chamarrés, de ses histoires de l’humanité sous toutes ses formes, sous toutes les latitudes, cette manifestation n’a cessé depuis ses origines de défendre le droit à la différence, contre les ostracismes, les discriminations et de s’opposer au cortège des inévitables replis sur soi que de telles considérations peuvent engendrer.

D’aucuns pensent qu’économie et festival sont une excellente raison de reconduire chaque année la grand messe des festivals d’été. Si cet aspect s’avère indéniable, il n’en demeure pas moins que le lien et la communion que les musiques du monde provoquent en nous ont pour l’essentiel de tendre à ressentir que nous formons au-delà des contrastes un seul et même peuple sur une seule et unique planète.

Outre le tissage de liens, ces univers autres apparaissent en ces jours difficiles, incertains, d’une actualité brûlante au regard des déflagrations sociétales qui réveillent des souvenirs douloureux pétris d’injustice, de violence et de souffrance. Ils incarnent un témoignage humain si indispensable pour atténuer les vents de révolte.

Toutes ces valeurs qui nous sont chères, nous avons dû les confronter à une crise sanitaire, aveugle, impitoyable à quelques jours de cette édition.

A l’évaluation des risques que nous aurions fait courir à tous (spectateurs, artistes, bénévoles, techniciens...), et celui de la mise en péril de notre structure en nous aventurant plus avant dans l’organisation d’un festival version Covid 19 trop contraignante. Ainsi nous avons convenus que le report de notre 25e édition à 2021 était la décision la plus sage à l’exception toutefois d’une soirée exceptionnelle le 1er août dans le jardin de l’Evêché à Uzès avec une jauge limitée à 300 personnes pour - le même soir - deux concerts solo unique avec Yaron Herman (Récital piano) et Claude Tchamitchian (Solo Contrebasse).

Le spectacle vivant si cruellement mis à mal en ces jours doit se préserver pour continuer d’exister au nom de cette communion charnelle qu’il génère.

Nous vous donnons donc rendez-vous pour un été prochain qui sera à coup sûr éclatant de vie et de lumière.

Nous remercions les artistes pour leur compréhension, nous les espérons pour l’édition 2021, nos chers spectateurs pour leur curiosité passionnée et la fidélité de nos partenaires institutionnels, la Région Occitanie, le conseil départemental du Gard, la ville d’Uzès et les villages d’accueil du festival pour leur soutien précieux, vital quant au billet en direction de l’été prochain.
A vous tous, nos pensées amicales pour des lendemains qui chantent ~~

                            Christian Florentin, Directeur Artistique et fondateur du Festival Autres Rivages.




2019 :

Si l’on considère que les musiques du monde sont l’expression de cultures inhérentes à des particularités locales, ne se ferme-t-on pas à d’autres approches contemporaines et ce faisant ne nous limitons-nous pas à des territoires clos ? Voici une question cornélienne qui a présidé au choix programmatique de la saison 2019. Ne devions-nous pas au bout d’un quasi quart de siècle inviter le jazz, la musique contemporaine, classique à la table des musiques du monde, ou plutôt des « musiques des mondes » ? Un rendez-vous improbable, diront les puristes, un métissage à contre courant, prétendront d’autres. Mais n’avons nous pas trop « siloté» en catégories divisées les styles ? N’avons-nous pas rompu les ponts entre les diverses sensibilités favorisant ainsi l’émergence de clans réciproquement étanches aux autres expressions ?

Peut être..

C’est au milieu de ce labyrinthe qu’Autres Rivages a décidé de s’ouvrir à des espaces d’outre terre. Il faut avouer que dans cette affaire la rencontre d’artistes tels que Naissam Jalal, Jean-Marie Machado, Gerardo Jerez Le Cam et Geoffroy Tamisier a été déterminante ! Ils ont, pour ne citer que ceux-là, réussi chacun dans leur domaine la prouesse d’allier des univers éloignés avec un raffinement d’une grande subtilité. Musique contemporaine et classique, Jazz, musiques du monde constituent le socle sur lequel ils ont élaboré des architectures sonores complexes, transgressives et .. belles !

Ils n’ont d’ailleurs pas réalisé que cela. Je pense pour ma part qu’ils indiquent par leur démarche une voie, une piste qui permettent d’imaginer des possibles. Dans la grande confusion de notre époque, l’accélération faramineuse de l’histoire de l’humanité, la déflagration sociétale sans précédent qui secoue notre planète et notre civilisation, ils élèvent leur art au-delà de l’expression artistique. Ils délivrent en accordant les différences dans une forme magnifique des oasis d’harmonie, d’équilibre, de partage. Une vue de l’esprit qui est assurément un chemin de traverse que nous devrions emprunter.

Les 24ème Autres Rivages vous invitent, vous incitent à les découvrir !

                            Christian Florentin, Directeur Artistique et fondateur du Festival Autres Rivages.



2018 :

Autres Rivages 2018, festival chamarré aux couleurs du monde inscrira une fois de plus son nomadisme sur six communes du Pays d’Uzès et ponctuera nos belles soirées estivales de quelques instants précieux.
Loin des sentiers battus, cette palette sonore et bigarrée, véritable éventail de découvertes dénichées dans les replis d’ailleurs inconnus, constitue aujourd’hui un rendez vous prisé des amateurs de singulier.
Une parenthèse rare à la rencontre de l’Autre sous les ciels de l’été uzétien.
Fidèle à son attachement aux lieux, cette série de concerts en plein air chemine de jardins en places autour de la cité ducale avec pour destination le plaisir d’une rencontre avec des publics à l’écoute des battements de cœur de la planète.
Une 23ème édition témoignant la richesse de nos diversités et qui, à défaut de changer la société, tentera à nouveau de s’ouvrir au monde.





2017 :

Autres Rivages 2017, festival chamarré aux couleurs du monde inscrira à nouveau son nomadisme sur six communes du Pays d’Uzès et ponctuera nos belles soirées estivales de quelques instants précieux.
Cette palette sonore, bigarrée et découverte avec acuité jusqu’aux replis inconnus des cultures d’ailleurs, constitue aujourd’hui un rendez vous prisé des amateurs de singulier.
Une parenthèse rare à la rencontre de l’Autre sous les ciels de l’été uzétien.
Fidèle à son attachement aux lieux, cette série de concerts de musiques du monde se produira tout au long de la deuxième quinzaine de juillet en plein air dans six sites choisis tels le jardin de la Péran au cœur de St Siffret, le prestigieux jardin de l’ Evêché à Uzès, le nouveau parc Chabrier à St Quentin La Poterie, sous les tilleuls de la mairie d’Aigaliers, dans la pinède du pré Charles de Gaulle à Arpaillargues et Aureilhac et en d’autre lieu comme les petits jardins ouvriers du temple de Montaren et St Médiers.
Pour le plaisir des publics à l’écoute de la planète, touristes et habitants du Pays d’Uzès.
Une 22ème édition qui partagera ainsi avec le plus grand nombre la curiosité des richesses de nos diversités et qui a défaut de changer la société tentera à nouveau de s’ouvrir au monde.




2016 :

Autres Rivages 2016, festival chamarré aux couleurs du monde inscrira à nouveau son nomadisme sur six communes du pays d’Uzès et ponctuera nos belles soirées estivales de quelques instants précieux.
Japon immémorial, chants de femmes d’Iran, variations flamencas, hommage à Oum Kalsoum, Yoruba Soul du Nigeria et une dédicace chypriote égrèneront d’étoiles les ciels de  l’été uzétien.
Fidèle à son attachement aux lieux, cette série de concerts de musiques du monde se produira tout au long de la deuxième quinzaine de juillet en plein air dans six sites choisis tels le jardin de la Péran à St Siffret, le jardin de l’ Evêché à Uzès,  le parc  Chabrier à St Quentin La Poterie, le pré Charles de Gaulle à Arpaillargues  et en d’autre lieu nouveau pour cette édition..
Pour le grand plaisir de tous les publics à l’écoute de la planète, touristes et  habitants du Pays d’Uzès.
Une 21ème édition  qui encore cette année partagera ainsi avec le plus grand nombre son ouverture  à la diversité et la richesse des cultures des peuples de la terre.




2015 :
    20 ans !! Voilà deux décennies qu’Autres Rivages Festival nomade et campagnard s’écarte des sentiers battus des Musiques du Monde pour explorer de nouveaux territoires.
    Scène discrète - mais observée par ses pairs parmi la désormais jungle des festivals de musiques du monde et autres World Music - Autres Rivages se réclame de ces scènes avancées qui, souvent avec une prise de risque optimale, offrent à de nouveaux venus et inconnus du grand public une visibilité digne de leur talent.
    Et cela perdure cette année avec Noma Omran, Zeppin, Rachele Andrioli & Rocco Nigro et la formation légendaire de Bogota «La 33».
    De quoi satisfaire l’appétit de nos chers chasseurs de singulier !
    Evidemment -anniversaire oblige- on dédicacera ce cru particulier à tous les artistes des 20 précédentes éditions qui ont su nous apprendre à coller l’oreille sur la planète pour écouter battre son cœur.
    Un cœur souvent blessé par la folie des hommes… mais chéri au travers d’un hymne à la vie chanté par tous les musiciens du monde.    Ceux qui courent la planète en quête d’un rêve font trop souvent le triste constat d’un modèle unique métastasé jusqu’à des bouts de monde…





2014 :
    Ceux qui courent la planète en quête d’un rêve font trop souvent le triste constat d’un modèle unique métastasé jusqu’à des bouts de monde…
    Partout une uniformisation marchande fascinée par le profit réduit l’homme à un animal médiatique et numérique.
    Prisonnier volontaire intoxiqué par les séductions de mondes virtuels, l’homme « hors sol » finit par oublier ce qui est son essence: une propension à saisir, à capter la dimension poétique du monde réel qui l’entoure.
    Dans le même temps, tout indique -à contrario- que ce nouvel être planétaire d’une humanité addicte, hyper connectée sera à la source d’une lame de fond sourde, puissante annonçant l’aube d’une crise de civilisation.
    Les vagues successives de révolte surgies de pays toujours plus nombreux attestent de ce mouvement avec une aspiration des peuples à se délivrer des jougs religieux, totalitaires, financiers.
Mais en observant de plus près, ne faut-il pas aussi discerner les prémisses d’une mutation vers une esthétique sociétale érigée sur le respect de la nature, l’équité, le partage, l’échange, la compassion, l’harmonie ?
    N’est ce pas un droit fondamental d’affirmer que vie et art sont indissociables et indispensables pour envisager une évolution de notre histoire ?
    Art et envie de vivre sont synonymes de cette poétique du monde.
    Ils ne peuvent exister sans être transmis parce qu’ils sont le droit à rêver, à créer et imaginer la «possibilité d’une île ».
    Par delà les frontières et les murs, Autres Rivages est un de ces lieux qui lance ce même appel, manifeste ce même espoir.





2013 :
    Aujourd’hui ne devons nous pas réfléchir sur la place à accorder à deux espaces-temps : celui consacré au travail sur soi et un autre concédé au multivers de la technique ?
    Etre débordé, manquer de temps, alors même que nous n’arrêtons jamais, constitue un des paradoxes de notre époque cité dans l’essai Accélération par le sociologue allemand Hartmut Rosa.
    La fascination de la vitesse hier, l’irruption de l’hyper vitesse aujourd’hui avec la révolution des algorithmes et la déflagration sociétale de l’usage désormais planétaire d’Internet bouleversent nos vies personnelles.
    L’indigestion de sollicitations où le réflexe remplace la réflexion est un signe révélateur d’un monde en proie à une tyrannie de la vitesse où ce qui urge prime sur ce qui est important, où le savoir supplante le comprendre.
    Simultanément la naissance d’une démocratie connective avec l’apparition des réseaux sociaux favorise l’émergence d’idées novatrices telles que la décroissance ou l’éloge de la lenteur.
    Concepts qui, loin de s’opposer frontalement, cherchent à trouver un juste point d’équilibre.
    Une approche post-moderne qui invite aussi à nous défier d’une aliénation, d’une addiction conséquence d’une pratique par trop intensive des technologies de la communication ou …d’un enthousiasme excessif à considérer ces outils comme une fin en soi!
    L’idée source n’est pas seulement de ralentir mais de restituer à l’individu un espace- temps intérieur qui lui appartient de fait ; une notion citoyenne devant être admise par tous comme un droit inaliénable.
    Nous nécessitons ce temps libéré - déconnecté - pour nous intéresser à l’Autre, à ce qui nous entoure, pour cueillir les détails et apprécier les saveurs du monde.
    Depuis toujours les artistes occupent ce territoire temporel apaisé fertilisant l’attention au monde, la conversation avec l’intime et le rapport au vivant que l’on nomme la Culture.
    Autres Rivages est un de ces territoires.





2012 :
    Nous assumons assez bien notre « être au monde » avec la conscience du scandale que constituent la persistance de la précarité, l’inégalité d’accès aux soins, la misère endémique, le commerce des armes et les intérêts économiques, politiques, militaires et industriels entretenant tout autour de la planète des états de violence et des guerres opaques.
    Une condition humaine insupportable face à laquelle notre impuissance se traduit trop souvent par un consentement oublieux ou résigné…
    Plus proches de nous, ces derniers mois ont vu naître dans le bassin méditerranéen des mouvements porteurs d’espoir et de démocratie mais aussi une indignation face à la force des marchés. Dans le même temps, un autre discours s’est installé, s’installe dans nos villes, nos campagnes, une montée de xénophobie, de repli sur soi stigmatisant certains pays membres d’un « club med » considérés « comme les mauvais élèves » d’une classe européenne trop attachée à des valeurs essentiellement comptables.
    Nous sommes grecs, espagnols, portugais, italiens, maghrébins aussi. C’est cela la France d’aujourd’hui, la somme de ces apports. C’est là un de ses atouts. Et ce qui arrive à l’Autre, notre voisin, notre ami, notre collègue au travail nous concerne.
    Au cœur de cette réalité, depuis dix sept ans, Autres Rivages porte avec conviction des valeurs de reconnaissance, de respect, de solidarité et rappelle encore que les spécificités des peuples naissent de leur volonté de découvrir, d’apprendre, d’écouter.
    C’est cela la raison d’être de cette manifestation : Opposer aux haines préfabriquées une architecture de pensée dédiée à un dialogue nourri de la rencontre avec l’Autre , irrigué, fertilisé par sa différence, enrichi par sa culture.
    Un édifice à dimension humaine érigé sur les fondations de la liberté de nos identités plurielles, d’un monde chamarré aux antipodes de l’uniformité tendu entier vers l’émergence d’un espace de réconciliation
    Qu’à la surface de tous les rivages de la méditerranée se reflètent ces pensées…



2011 :
   Cette dernière décennie,  en prise à une anxiété grandissante, dans de nombreuses parties du monde plusieurs milliers de kilomètres de barrières ont été construits séparant les peuples par des cloisons de plus en plus étanches.
   Dans le même temps, mues par une volonté de faciliter les transits entre des territoires, d’autres zones de la planète ont imaginé des frontières poreuses favorisant à l’instar d’un épiderme des circulations  fluides entre les pays.
   Ainsi vont les choses de nos temps …
   Mais ces derniers mois, la proximité des événements du printemps arabe  a bouleversé ces équilibres fragiles et précipité nos régions à reconsidérer leur relation à l’Autre.
   Que devons nous faire, confrontés aux femmes et hommes d’autres continents qui réclament plus de justice, plus de démocratie, plus de liberté et livrent un combat pacifique, souvent au prix de leurs vies, pour les obtenir ?
   Nous sommes liés à ces peuples au sens où les valeurs qui sont défendues là sont identiques à celles qui ont constitué le fondement même de nos sociétés et pour lesquelles en d’autres temps nous nous sommes battus nous aussi.
   Elles nous rappellent à notre propre histoire et notre indifférence  pourrait amener au constat amer que, le temps s’écoulant, elles perdent aujourd’hui chez nous de leur intensité, de leur vérité.
   C’est pour cela que nous dédions  cette édition à ceux dont l’espoir a été empli d’une douce brise au parfum de jasmin qui, du sud de la méditerranée, est venue caresser les rivages déchirés de nos illusions perdues….
   A la rencontre des peuples du monde et aux antipodes de la globalisation, cette 16ème traversée se reflète dans ces pensées.

2010 :
      En marge des habituelles têtes d’affiche des festivals d’été,  l’Edition 2010 d’Autres Rivages s’affranchira de toute velléité commerciale en invitant des ensembles inconnus sous nos latitudes. 
      Edition donc spécialement dédiée aux « Chasseurs de singulier »  qui considèrent encore que festival et prise de risque artistique sont deux noms qui vont très bien ensemble…
      Aux antipodes de la globalisation, Autres Rivages se reflète dans ces pensées.


2009 :
      Combien d’entrées ? Oui, nous y voilà ! Les festivals n’échappent plus à ce questionnement et sont, eux aussi, soumis à la sacro-sainte loi du marché. Les critères mis en œuvre par le Ministère de la Culture pour fixer le montant de subventions mettent à présent en avant une notion quantitative qui ne peut prévaloir qu’au détriment de la qualité des programmations. On peut craindre qu’Autres Rivages qui a bénéficié depuis sa création du soutien moral et de l’aide précieuse du Ministère de la Culture (via les DRAC régionales) ne les perde et à l’avenir ne disparaisse.
      Autres Rivages n’a jamais cessé de défendre sans compromission une ligne artistique axée sur la défense d’un des patrimoines immatériels de la planète et de privilégier une diversité ethnique chaque jour à nos yeux plus fragile.
      Autres Rivages persistera cette année encore dans cette voie et signera une 14ème édition digne de ses ambitions. Quitte à disparaître mieux vaut défendre ce à quoi l’on croit, c’est à dire une dimension spirituelle de l’activité humaine qui, de fait, exclut tout instrument de mesure technocratique.


2008 :
      Depuis 1996, les membres du collectif du festival nomade Autres Rivages, sillonnent le Pays d’Uzès en se consacrant à la préservation du patrimoine immatériel de la planète.
      Ce parcours symbolique a toujours affirmé que les musiques du monde expriment une arborescence aux racines fragiles et dont le tronc constitue notre mémoire commune.
      C’est pour cela que l’édition 2008 d’Autres Rivages parcourra à nouveau cette planète magnifique en célébrant sa beauté et sa générosité .
      Elle imaginera un voyage initiatique allant du Duende Flamenco aux Danses Sacrées des Moines de l’Assam, des chants Arabo-Andalous aux Quadrilles de Guadeloupe, du Congotronics de Kinshasa aux percussions envoûtantes des Dhols de Jaipur.
      Et existera dans d’autres lieux, sous d’autres visages au cœur même de la manifestation au pied des tours d’Uzès : Les Salons de Musique et ses Instants Particuliers.


2007 :
      Si le choix artistique à nos débuts s’est essentiellement porté sur l’innovation, ces onze dernières années ont été consacrées, la maturité aidant, à un exercice de style autour de la défense du patrimoine musical ethnique ou immatériel de la planète.
      Il ne s’agit plus aujourd’hui seulement d’éblouir mais plutôt de révéler depuis la profondeur de nos origines le fabuleux trésor légué par les peuples de la terre.
      Mais aussi, face à une société dominante, marchande d’éphémère par trop uniforme, d’alerter que la diversité des cultures reste une richesse à la fois précieuse et fragile…
      Précieuse et fragile comme le cristal…
      Sur une planète au devenir aujourd’hui bien préoccupant, nous devons avec sagesse honorer sa fertilité prodigue et transmettre cet héritage unique en insistant sur des valeurs durables.
      Et si le respect des peuples et de la terre qui les a engendrés demeure le grand chantier de demain, n’oublions pas, qu’afin de maîtriser ce tout technologique dont la puissance nous fascine, toujours, ici et maintenant, l’Art continue de penser le Monde.


2006 : 20 ans déjà.... Le 9 juillet 1986 naissait « l’Autobus », à partir d'une idée simple: "Aller au devant des publics, là où les gens vivent, et rendre la culture sous toute ses formes accessible au plus grand nombre". Je ne me serais pas douté, ce jour-là du parcours extraordinaire que nous allions vivre durant toutes ces années.
Parcours jalonné de près de 400 spectacles, 20 festivals, 300 000 spectateurs, des noms prestigieux de la scène internationale, Nina Simone, Michel Pétrucciani, Hermeto Pascoal, Tania Maria, Baden Powell, Subramaniam, mais aussi des éminents émissaires de la spiritualité venus du monde entier, les Derviches Tourneurs de la Mosquée d'Alep, les Chants Soufi de Haute Égypte avec Cheikh Ahmad Al Tuni, Faiz Ali Faiz, avec les chants Qawwali du Pakistan, les Danses sacrées des Moines Bonpos du Tibet...
Pour n'en citer que quelques uns tant ils ont été nombreux, tant ils nous ont fait partager des moments d'émotion rare, et - privilège unique - nous ont entrouvert, en quelques courts, trop courts instants, les portes du Sacré.
Ils nous rappellent à nouveau que loin des valeurs éphémères d'un tout technologique 21ème siècle, la fraternité des peuples et le respect de la planète demeurent aujourd'hui plus que jamais le socle sur lequel reposera notre devenir commun.

2005 : Pour la dixième fois, nous découvrirons d'autres artistes, justifiant la vocation originale de notre festival et par là même tenter modestement de préserver d'autres cultures menacées. Alors nous avons troqué nos chameaux voyageurs par des émail baladeurs, l'autobus coloré par des fax noir et blanc, le 4x4 par un v.t.t. et la mort dans l'âme censuré nos projets grandioses (les Inuits de l'Artique, les Pygmés du Botswana ...). Mais rassurez-vous, nous avons fait des miracles sans aller à Lourdes, ni gravir le Karabagh.

2004 : Après ce long hiver passé sur les rives désertes de l'Uzège endormie, à faire des additions, mais hélas aussi des soustractions, à réparer un autobus fatigué, à mener nos chameaux faméliques à l'herbage, pour la neuvième fois, la caravane d'Autres Rivages repart en quête........ Tout cela ne paraissant pas assez sérieux...et pourtant.....pour cette neuvième traversée dans la mémoire des peuples du monde........mémoire fragile, menacée par cette modernité ubuesque, indispensable terreau de notre imaginaire réduit par tous les moyens sournoisement répréssifs..

2003 : Au plus fort des chaudes nuits d'été, les voix, invitées d'honneur de la 8ème édition d'Autres Rivages, nous emmènent des confins des terres du Pakistan jusqu'aux côtes méditerranéennes et celles plus lointaines d'Afrique. Ensemble, elles s'élèvent et chantent la planète. Mieux, elles l'immortalisent, la déclinant en milliers d'émotions projetées jusqu'au firmament de la voûte étoilée. Elles sont l'écho des vies qui nous ont précédé, de celles et ceux dont l'âme a été éblouie par la puissance étrange et belle du désert, de la mer, de la montagne, du ciel et du vent. Et telles les vagues sur la falaise, elles nous ramènent inlassablement aux sources de la sagesse.

2002 : A l'issue de l'époustouflante prestation des Derviches Tourneurs de Damas au Chateau de Flaux en 97, je demandai à l'un d'entre eux comment il pouvait tourner aussi longtemps sans perdre l'équilibre... Il me répondit que tout son être physique était tel un conducteur d'énergie tendu entre forces terrestres et forces cosmiques. Ainsi cette attitude lui conférait le pouvoir spirituel de tourner ainsi, presque indéfiniment, sans pour autant jamais chuter. Les artistes, gardiens fragiles et rares de la mémoire de nos origines, nous rappellent au sacré. Ils répètent sans cesse que seule la quête spirituelle alliée au langage de la terre, des étoiles, de la montagne, du désert, de la mer, de la pluie et du vent donnera à l'humanité sa véritable dimension. En ces temps troublés, puisse notre civilisation s'inspirer de cette petite histoire ! S'inspirer de cette capacité à exhausser nos àmes pour préserver aujourd'hui et demain l'équilibre de nos sociétés... Autres Rivages se reflètent dans ces pensées...

2001 : Certains musiciens pratiquent leur art jusqu'à élever leur âme dans une quête tendue vers la spiritualité. C'est comme s'ils nous indiquaient, nous rappelaient un chemin dont nous aurions perdu la trace, une voie dont nous nous serions détournés, attirés par d'autres valeurs plus superficielles, plus éphémères. Ils déclinent ainsi notre fragilité mais ils appellent aussi à réveiller en nous cette force que peut nous conférer l'approche du sacré. Ces hommes et ces femmes, rares témoins vivants de notre mémoire, pratiquent - peut être pour peu de temps encore - le langage de la terre, de la montagne, du désert, de la mer, du soleil, de la nuit, de la pluie et du vent. Un langage imprégné de nos rêves et de nos peurs, si lointain et si proche, intemporel et universel qui plonge ses racines dans les entrailles de nos origines.

2000 : Mais , plus que jamais, à l'aube du tout technologique 3ème millénaire, ces voix, ces musiques resteront le langage de la terre, de la montagne, du désert, de la mer, de la pluie et du vent. Un langage intemporel, universel, héritage-témoignage de la mémoire des peuples de notre planète.

1999 : Edition 99 dédicacée à Yehudi Menuhin, notamment pour ses pensées rédigées quelques jours avant sa disparition : " la culture permet à chacun de se ressourcer dans le passé et de participer à la création du futur. En ignorant d'une façon si manifestement aveugle les cultures du monde, nous nous construisons une tour d'ivoire fondée sur des sables... " Aussi Jean-Luc Marty, rédacteur en chef de GEO pour son édito pensif de décembre 1998 : " Car il n'existe pas encore une définition de ce que l'on nomme la " Word "et les " Musiques du monde. " Entre les deux, la découverte musicale n'a pas la même intensité. Dans les musiques du monde, une famille peut se tranformer en orchestre, une confrérie religieuse aussi. Et ne produire qu'un seul disque. Or, parfois cet unique enregistrement est un bijou. "Les musiques du monde sont surtout le langage de la terre, de la montagne, du désert, de la mer de la pluie et du vent. Un langage intemporel, universel, mémoire plurielle et commune léguée par l'humanité au travers des siècles.